Il a fallu que je m’adapte très vite lorsqu’on a commencé Le Bon Grain de l’Ivresse : je n’avais pour ainsi dire jamais vraiment “goûté” un vin avant nos premières rencontres. J'avais bien fait quelques dégustations et salons, mais jamais dans un cadre vraiment professionnel.
Je vous propose donc dans cet article quelques astuces pour passer pour un pro lors de votre prochaine visite au salon des vignerons indépendants, ou simplement pour un snob à votre prochaine soirée entre ami.e.s.
Première étape : le nez
Là, si vous avez l’habitude de déguster, vous devez être en train de sauter de votre chaise : “Mais il oublie de regarder la couleur du vin d’abord !”. Oui, c’est vrai, mais je simplifie !
Petite précision pour les néophytes, donc : en penchant un peu votre verre au dessus d’une surface blanche (la nappe, une serviette…) vous pourrez observer plus en détail la couleur du vin et vous pourrez avoir une indication sur son âge et, si vous êtes bons, sur le ou les cépages. J’en ferai peut être un article une autre fois.
En attendant, la première chose à faire pour déguster votre vin c’est de mettre le nez dans votre verre pour sentir les premiers arômes. Et après ? Vous recommencez une deuxième fois. Mais cette fois-ci, en remuant un peu votre verre avant. De cette façon vous faîtes interagir le vin avec l’oxygène et vous libérez d’autres arômes. On appelle cela “aérer le vin”.
Normalement, à ce stade vous êtes capable de dire si vous sentez quelque chose dans votre verre, et peut-être même le décrire : des notes de fruits ? Des épices ? Des notes florales ?
Si vous ne sentez rien (et que vous n'êtes pas enrhumé), c'est peut être inquiétant pour la suite.
(Astuce : ne remplissez surtout pas votre verre autant que Michael Scott. Vous n'arriverez pas à le remuer sans gâcher la moitié du verre)
Deuxième étape : la bouche
Ici c’est simple : vous buvez une gorgée. Mais attention, il ne suffit pas de porter le verre à la bouche et d’avaler immédiatement. Vous manqueriez toute la finesse du vin, et vous passeriez pour un amateur.
Une fois que vous avez le vin en bouche, il est vivement conseillé de grumer le vin. Vous ne voyez pas ce que je veux dire ? Vous voyez les personnes un peu snob qui font un bruit bizarre avec leur bouche quand elles boivent du vin ? Et bien c’est exactement ça : elles grument. A quoi cela sert-il ? 1. A passer pour un expert et/ou un snob auprès de vos amis
2. Mais surtout, à aérer encore le vin, pour libérer de nouveaux arômes. Si vous ne me croyez pas, faites le test : prenez une gorgée sans grumer, puis faites-le à la deuxième. Vous allez être surpris (il est bien sûr préférable de réaliser ce test avec un bon vin, sinon vous serez déçu quoiqu’il arrive)
C'est très simple à faire, il suffit d'aspirer un peu d'air, comme si vous buviez avec une paille. Entrainez-vous avec de l'eau chez vous, pour ne pas gâcher de vin le jour J.
Enfin, lorsque vous buvez le vin, faites attention à trois étapes distinctes : l’attaque (la puissance du vin, lorsque vous le mettez en bouche), au milieu de bouche (c’est là que vous pourrez sentir les saveurs, l’acidité, les tannins…) et enfin, à la finale (c’est-à-dire la persistance en bouche). Et bien sûr, n'hésitez pas à décrire les trois étapes à votre interlocuteur.
Troisième étape : recracher
Oui, c’est bizarre. Oui, on a l’impression de cracher le travail de la personne qui nous le fait découvrir, et oui, cracher chez des gens ce n’est pas très poli en temps normal. Mais c’est comme ça. Si vous goûter chez un pro il vous proposera un crachoir. Utilisez-le. Florian vous montre comment faire ici :
Et non, vous ne perdrez rien du goût. Vous aurez exactement la même expérience que si vous avaliez votre verre. Petit bonus : ça évite de finir dans un état lamentable après avoir dégusté toute la cave, et ça permet d’être frais pour la deuxième interview de la journée.
Voilà, vous savez (à peu près) comment déguster comme un pro. Buvez bon !
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