Céline Gormally (Crédits : Romain Becker)
Passenans, un village jurassien, en plein mois d’Octobre. Pour celles et ceux qui ont écouté nos précédents épisodes jurassiens, je vous laisse deviner le temps à cette période. Pour les autres, c’est un brouillard persistant qui nous accompagne depuis notre chambre de circonstances jusqu’aux portes du domaine. Non sans s’être perdus quelques fois au milieu des forêts et des champs avoisinants par la grâce d’un GPS capricieux. Déjà qu’on n’était pas bien en avance ...
Nous nous garons sur la place du village en face d’un bistrot ressemblant à l’endroit où nous pourrions déjeuner. Les papilles commencent déjà à saliver. Le bolide noir fermé, nous nous dirigeons vers le domaine où nous appelons Céline. Elle vient nous accueillir et nous invite à rentrer dans leur maison et nous nous installons autour de la table du salon. Assis à côté de leur cuisine ouverte, la pièce est chaleureuse et nous incite à nous détendre.
Une fois le café bu, Steve et Céline s’assoient également avec nous. Pendant que nous nous attelons aux réglages techniques d’usage, “Frisouille” (par souci d’anonymat, le nom a été changé) commence à lorgner sur les genoux du troisième larron. Ce matou de la famille semble déterminé à venir se loger entre la table et les jambes, pour rester au chaud visiblement. Pas déterminé à modifier les plans de la bête, un de nous trois se laisse faire et le chat vient prendre place, et ce pour toute la durée de l’échange.
Comme avec tous les autres vignerons de la région rencontrés, les échanges s’installent facilement. Rapidement le trac s’estompe pour laisser place à une discussion plus spontanée. Céline nous explique ses débuts au domaine, sa philosophie très ancrée autour de la notion de partage, la culture de la vigne pendant que Steve parle plus de vinification et de transmission, notamment avec un sorcier du vin, Jacques Néauport.
Steve Gormally (Crédits : Romain Becker)
Conscients d’être toujours en apprentissage, Céline et Steve n’en demeurent pas moins déterminés à produire le meilleur vin possible au regard de leur terroir. Avec une idée en tête, faire moins pour faire mieux. Le temps de l’échange autour de la table passé, nous nous dirigeons dans leur cuverie provisoire où les vins de la précédente récolte travaillent vigoureusement à côté de ceux déjà mis en bouteilles, prêts à voler vers leurs futures destinations.
Nous goûtons les jus en cours de fermentation, exercice nouveau pour chacun de nous trois qui ne manque pas d’intérêts parce qu’il permet d’imaginer l’évolution du vin, sauf quand c’est la toute première fois qu’on s’y confronte ! Ils nous expliquent les caractéristiques du millésime, nous disent où ils veulent que leurs vins aillent et se risquent même à prédire l’issue de ce travail méticuleux quand le vin sera “terminé”. Pourquoi des guillemets ? Parce que parler de “vin terminé” quand on évoque un vin vivant est une douce contradiction. Par définition, le vin vivant évolue et ne cesse même jamais de le faire.
Vivants, cela colle parfaitement à Steve et Céline. Passés pour eux aussi les premières minutes stressantes d’un échange enregistré, nous avons eu le plaisir de rencontrer un couple passionnant et passionné. Un couple dont la mise en commun des énergies, des convictions et des réflexions emmène et emmènera le domaine, à notre avis, vers des sommets de qualité. Pari tenu !
Prenez soin de vous et buvez bon !
Pour écouter l'épisode, cela se passe ici :
Pour rencontrer ce formidable duo, ça se passe au 40, rue de l'Asile à Passenans (39230). Allez-y après un petit coup de fil, vous serez très bien accueilli !
Pour trouver les vins du domaine, pensez à aller demander à votre caviste indépendant préféré s'il en a.
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