Tessa Laroche (Crédits : Romain Becker)
Niché juste à côté de la Loire, en haut d’un côteau garni de végétations et de vignes, le domaine Aux Moines se découvre difficilement. Non pas qu’il soit inaccessible, loin de là. Plutôt qu’il est élégamment dissimulé derrière un long mur de briques et que son voisin, le Château de la Roche aux Moines, peut alimenter quelques interrogations : “mais lequel est donc le domaine aux Moines ???”. Nous sommes sûrs que pas mal de personnes sont déjà entrées dans la mauvaise allée, pensant aller chez l’un et terminant chez l’autre.
Comme nous sommes brillantissimes avec le GPS, il n’y a qu’à se souvenir de notre périple dans le Jura, nous avons trouvé du premier coup le bon domaine. Mais pas Tessa avec qui nous avions rendez-vous. La patience faisant son oeuvre, nous avons fini par être relativement inquiets de ne pas la voir arriver. Finalement, c’est sa mère, Monique, qui nous a rassuré, avouant qu’elle allait arriver sous peu. Ce qu’elle nous confirme depuis sa fenêtre, jusqu’alors fermée, juste au-dessus de nous. “Je termine un mail et j’arrive” nous prévient-elle.
Sous son manteau de circonstances, nous sommes en plein hiver, elle nous invite à la suivre au milieu des vignes. Entourés par le bruit des oiseaux, surprenant en cette saison, nous découvrons très rapidement une femme au caractère bien trempé. Impressionnés par l’énergie qu’elle dégage, nous balbutions ce que nous avions préparé, et le couperet tombe à chaque hésitation, démontrant un amour de son terroir, de ses vignes, de son vin et des appellations qui ne tolère pas la moindre imprécision de notre part.
Femme de caractère donc, c’est une évidence, et femme également de passion et d’empathie. Passion pour le vin et ses vignes et empathie pour celles et ceux qui les dégustent. Tessa Laroche rappelle souvent durant nos échanges le plaisir qu’elle a eu à déguster ses cuvées dans des endroits plus magnifiques les uns ques les autres. Comme si, le souvenir de ces moments suffisait à lui seul pour justifier le travail harassant de l’année dans les vignes. Elle nous explique, et l’évidence est frappante, que c’est le seul métier qu’elle se voit faire. Elle n’a jamais imaginé autre chose et elle ne se voit pas changer.
Femme de conviction, elle l’ancre solidement dans le présent. Le passé porté au domaine essentiellement par Monique, sa mère, l’intéresse mais elle n’en tire ni nostalgie ni leçons ou jugement, il a été ce qu’il a été. Le futur, et les possibles questions de transmission notamment, ne l’intéressent pas non plus étant donné qu’il n’est pas encore. Pleinement ancrée dans le présent à l’image de ses vignes dans leur terroir grandiose, Tessa ne se soucie guère des questions n’ayant pas de réponses claires et précises. La chose qui l’intéresse par-dessus tout est de faire du vin pour ensuite le déguster. “D’ailleurs, il ne serait pas l’heure d’aller goûter ?”
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