"Je veux changer d'atmosphère, dans mon jardin d'hiver" chantait Henri Salvador. Tel est notre mantra en cette matinée de fin d'année. Nous nous dirigeons vers la région auxerroise, portés par un soleil rasant et le froid de circonstance à cette période. Ce périple, comme nous l'expliquions avec Edouard Lepesme, se voulait être une mise en avant des appellations en dehors des radars habituels. C'est pourquoi nous avons naturellement sondé du côté d'Irancy et plus particulièrement chez les Richoux, domaine bien installé dans la région dont la réputation n'est plus à faire.
Nous tombons bien puisque le papa vient de transmettre les rênes du domaines à ces deux jeunes fils, Gabin et Félix, après quelques années de travail en commun. C'est donc le moment idéal pour parler d'un sujet que nous n'avions pas encore pu approfondir jusqu'à lors : la transmission d'un domaine. Toujours au volant de notre fidèle vaisseau amiral qu'est cette Clio noire, nous finissons par trouver le domaine après avoir réussi à nous paumer dans Irancy. Si vous y allez, vous vous rendrez compte que c'est extrêmement difficile de s'y perdre ... nous ne sommes pas très fiers !
Bref, nous arrivons finalement au domaine où Gabin et Félix nous attendent. Avec le vent qui se lève dans la région, il est inutile de penser à enregistrer dans les vignes, le plus sage est de trouver un endroit isolé et sans résonance. Le mieux selon les deux frères est de se rendre au caveau de dégustation. Soit, allons-y voir ! L'ambiance est bonne, les bancs confortables à souhait pour une longue discussion et il y a même une bouteille de rosé sur la table. Cela ressemble à un paradis de studio d'enregistrement ce coin-là.
Durant une heure et demi, avec une sérennité que nous ne connaissons que très peu dans la folie parisienne, Félix et Gabin nous racontent leur histoire, nous parlent de l'agriculture biologique mise en place par leur papa, nous parlent d'enduro moto, de passions de vins, d'évidence de reprendre le domaine. Bref, tout y passe. Tant et si bien que l'heure passée ensemble défile en un clignement d'oeil.
Comme la tradition le veut, et nous nous efforçons de la maintenir coûte que coûte, nous partons visiter le chai et goûter les cuvées. Dans ces moments, l'enregistrement terminé, les langues se délient un peu, parlant d'autres anecdotes que le micro ne saurait capté. C'est un des charmes de ces moments passés ensemble. En somme, c'est notre off du festival d'Avignon, si toutefois cette comparaison est judicieuse ;)
Le rythme de l'épisode reflète parfaitement la tranquilité avec laquelle Félix et Gabin mènent leur barque. La venue de leur père à la fin de nos échanges ne fait que renforcer la première impression que nous avons eue en arrivant : sa fierté d'avoir pu transmettre le domaine à la génération suivante d'autant plus que le travail est bien fait. Précurseur sur bien des aspects, Thierry peut dormir sur ses deux oreilles. Le domaine continuera de hisser haut le drapeau du terroir d'Irancy. Bravo la famille Richoux !
Parler d'Irancy sans parler de sa superbe adresse gastronomique serait un affront. Le Soufflot, non content de servir des assiettes gourmandes et superbement travaillées, offre une carte des vins assourdissante. Au diable les coefficients multiplicateurs, les vins sont à prix très doux et permettent de se régaler sans se faire assassiner. D'autant que la carte référence de très nombreuses régions. Alors un conseil simple : allez au Soufflot ! Que cette gastronomie et cette philosophie perdurent et fassent des émules.
Pour écouter l'épisode, cela se passe ici :
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Pour trouver les vins du domaine, pensez à aller demander à votre caviste indépendant préféré s'il en a.
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